
Premier reproche : le rapport souligne la complexité de l'organisation de l’évaluation, accentuée et non simplifiée par la mise en place du LMD. Résultat : les règles des examens ne sont pas toujours comprises de la même façon par les professeurs et par le personnel administratif d’une fac à l’autre, voire d’un département à l’autre au sein d’une même université. Ainsi, « la mission a rencontré toutes les variations possibles sur les modalités du rattrapage en seconde session, sur le recours à une note éliminatoire », lit-on dans le rapport.… Au centre de ce micmac, les étudiants sont perdus. Certains avouent même « ne pas savoir, jusqu'à la rentrée, si leurs résultats les mettent en position d'obtenir le diplôme ».
Plus grave pour eux, l'anonymat des copies est inégalement respecté, voire considéré comme « un rituel sans signification ». « Il arrive par exemple que les copies soient désanonymées par le professeur même qui les a corrigées avant que les résultats soient remis à l’administration », indique le rapport.
De 25 à 50 % de tricheurs
Deuxième point noir : l'organisation des épreuves manque cruellement de rigueur. La surveillance des examens est jugée « souvent insuffisante ». « La vérification des identités, le contrôle des copies remises, la gestion des sorties de salles ou la surveillance proprement dite sont souvent conduits sans la rigueur indispensable », affirment les rapporteurs. Les étudiants évoquent des surveillants rendus invisibles par leur journal ou qui disparaissent temporairement !Dans ces conditions, il est tentant de frauder… Selon la mission, les étudiants interrogés estiment que la part des tricheurs s’élève de 25 à 50 %. Copiage sur le voisin, codes oraux en cas de QCM (questionnaires à choix multiple), antisèches, enregistrement de formules et de données dans les calculatrices, consultation de cours parfois dissimulés dans les toilettes, etc. les étudiants s’en donnent à cœur joie !
De même, les universités feraient preuve d’un certain laxisme quant à l’affichage des résultats des examens. « La mission a rarement trouvé des panneaux d'affichage vitrés et fermés à clé : plus souvent des panneaux en désordre où l'information relative aux examens est mêlée à tout le reste. Les corrections apportées aux listings sont souvent faites à la main sans précaution particulière », signale le rapport.
Résultat de ce flou monumental : on est loin de l’égalité de traitement à laquelle les étudiants ont droit. En outre, la qualité des études et des diplômes est remise en question. Les facs elles-mêmes avouent douter de la valeur des parchemins qu’elles délivrent… Les jeunes, eux, « ont pris l'habitude de louvoyer, la poursuite du diplôme devenant la recherche de la stratégie la plus payante, en choisissant les professeurs dont la rumeur rapporte qu'ils notent le plus généreusement, les unités dont on entend dire qu'elles « rapportent le plus »… ».
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